paroles
 

l'obscurantisme
le commandement
la trace
la vie

celle que j'aime
mes pas copiés
c'est encore que je t'aimais pas
toi j' sais pas
embuscade
amphi-bi
alice et martin
ce qu'il

   
 

l'obscurantisme

l'obscurantisme, qui nous faisait si peur,
a bien vécu, dit qu'il a fait son heure.
l'obscurantisme hélas est revenu,
parfois on glisse hors de sa retenue.

la baraque verte, ou celle du voisin,
s'est agrandie, tellement qu'on y voit rien.
les volets sont pourtant de même couleur,
mais qu'il semble changé mon intérieur.

mon allure est belle et telle que je n'en reviens pas.
je tiens la nouvelle d'un ami qui me dit, « crois-moi,
de belles dentelles au fond ne te changeront pas,
car ton âme est telle que tu n'en reviendras pas. »

l'obscurantisme, hélas est revenu.

 

le commandement

l'élégante paresse de vos régions
semble avoir versé le sang pour ce dont
l'édifiante finesse de nos régions
est bien en mal d'attendre.

Jean et Lise veulent un enfant,
à chaque mois Lise retrouve son sang
Jean croit bien qu'il n'en reste plus pour longtemps.
Paul et Marie ont dix enfants,
si vite venus que marie ne sent
que le sang des combattants.

bien assis je lève la tête,
« ne même pas pouvoir être seulement seuls »,
ou bien alors c'est indécent.
le problème c'est qu'ils observent,
qu'ils découvrent le commandement,
et bien alors cela s'apprend.

 

la trace

j'essuie la trace, j'ai peint l'endroit,
avec les chiens on jouait souvent.
j'ai peint l'endroit, c'est assez simple,
maman voit bien, j'ai pas de chance.

et puis ça brûle les vielles maisons,
c'est à côté, j'veux y aller,
mais ils me disent qu'il faut bûcher,
il faut bûcher jusqu'au bûcher.

et puis ça brûle et c'est chez moi
et mon aimée, j'veux y rester.
mais ils me disent qu'il faut bosser,
il faut bosser jusqu'au bûcher.

 

la vie

j'aimerais qu'on pose sur le néant,
un quelque chose, mais pas la vie,
qui fait qu'on ose peu galamment
en décrire l'ennui.

j'aimerais des choses qui parlent d'elle,
de celles qui font grandir mes jambes,
me font vieillir sans poivre ni sel,
me font séduire une mourante.

j'aimerais aussi ses trois enfants,
du plus jeune m'en ferais l'ami,
de l'aîné un vieux compagnon,
de la cadette une sœur charmante.

j'aimerais qu'on pose, sur le néant,
un quelque chose, qui sait la vie
sait parfois faire douces semences
si on sait le rêve et l'oubli.

 

celle que j'aime

celle que j'aime c'est cécile
maintenant ça a l'air facile
celle que j'aime je l'habille
des mélodies du coin du soir

c'est vous, c'est toi, c'est maladroit

les cœurs à l'indélébile
maintenant ça l'air facile
celle que j'aime se maquille,
cécile en robe du soir.

tes sources, c'est quoi,
c'est vrai, tu crois

je bégaye c'est cécile
l'pas passionnément fragile
elle quand j'aime les tartines
nue comme une boisson d'avril

ces lèvres ploient, ces cils se croisent… c'est sain j'y va

celle que j'aime c'est Cécile
quand elle tremble au bout du fil
celle qui m'aime se faufile
à l'ouest y'a un point sensible

c'est oups, c'est wahou, c'est beau comme ça.
c'est oups, c'est wahou, c'est beau comme ça.

 

mes pas copiés

je ne t'aime plus, alors j'essais de ne plus t'aimer.
je ne dors plus que les soirs où tu viens coucher,
j'en aime une autre, ses sourires ses amitiés.
j'en aime mille autres, aux plus belles mes pas copiés.

je n'les aime plus, je me contente d'être habitué.
je ne m'aime plus, c'est trop tard pour commencer.
j'ai encore d'autres regrets pour moi.
j'ai vingt-milles autres regrets pour toi.

je ne t'aime plus, alors j'essais d'être habillé,
comme tu n'aime plus, dire des choses qui t' font bouder.
qu' t' en aimes un autre, que tu n'ais pas de regrets,
qu' j' en aime une autre, et tampis si j' suis mauvais.

tu ne m'aimes plus, alors j'essais de t'oublier,
celle à qui j'ai plût, je le dis m'a bien aidé.
à faire l'apôtre, on se fait surtout aimer.
merci aux autres de m'aider à t'oublier.

merci aux autres de m'aider à t'oublier.

 

c'est encore que je t'aimais pas

tu veux pas quand tu pars
me dire au revoir.
c'est pas bien fait pour moi
je ne t'aimais pas.

tu les veux les regards,
les sourires, les espoirs,
les adieux pour jamais
me dire « j' suis rentré ».

t'es pas très douce cet été,
t'es comme le temps qui a passé,
je les sens tes osselets, va
jette les regarde autre part.

t'es pas très fine en effet
je regrette pas le temps passé,
même quand j' te vois ces reflets là,
va je t'aime, regarde autre part.

mais tu veux pas quand tu pars
m'emmener avec toi,
j'suis trop lourd, tes bagages
ne le supporteraient pas.

tu m'en veux des retards,
des absences quand t'étais pas là,
et tu sais que si tu pars
c'est encore que je t'aimais pas.

c'est encore que je t'aimais pas.
c'est encore que je t'aimais pas.

 

toi j' sais pas

si tu n'me fais pas confiance, le lendemain j'remets ça.
si tu ne sais pas ta chance alors prends moi et voilà.
t'as pas d'amour à me rendre et moi je n't'en donne pas,
t'as de beaux yeux en amande, j'aime ton corps, toi j' sais pas.

où est la place que tu me donnes, c'est où que j'dois m'asseoir.
où est le haut, le Cap Horn, la vue qu'on avait dis-moi.
suis-je à la bonne place, dis suis-je bien dans tes bras.
je vol ou je nage la brasse, suis-je si bien avec toi.

si tu n'me fais pas confiance, va voir ailleurs, tu verra
t'as de beaux yeux en amandes, si c'est plus beau appel moi.
j'viendrai te voir, on s'ferra une bande, et puis d'ailleurs tu verras,
que si tu m'aimes plus, qu't'es grande, ton grand regard il m'plaira.

 

embuscade

salut, j'ai la nouvelle tu vois,
je ne suis pas en promenade.

salut, fais attention à toi,
je suis un peu mufle pas très sage.

j'ai beau me rouler
dix clopes par heure.
toujours réchauffer,
le même vieux café.
j'ai beau t'écouter,
parler des heures,
je ne t'aime plus,
j'ai l'avantage.

je ne t'aime plus,
j'ai l'avantage.
on peut même dire que je te ballade.

je ne t'aime plus,
trop d'avantage.
et je m'ennui si je ne me bat pas.


salut, j'ai la nouvelle tu vois,
je n'aime plus tes promenades.

salut fais attention à toi,
je suis en embuscade.

 

amphi-bi

nous sommes amphi-bi,
dans nos toilettes se récupèrent.
nous sommes travestis,
et sevrés après la guerre.

nous sommes humanitaires,
en sommes nous à vous plaire,
douce petite peine,
douce petite peine ?

à plaire à vos aïeux,
à plaire à la mercière,
je ne sais si je peux,
douce petite peine.

douce petite peine,
des milliers d'amoureux
aux douces petites peines,
et nous étions comme eux

douce petite peine,
des milliers d'amoureux
aux douces petites peines,
et nous étions heureux.

nous sommes amphi-bi,
dans nos toilettes se récupèrent
des milliers d'indécis,
aux douces petites peines

qui seront amphi-bi,
dans nos toilettes s'ils récupèrent
qui seront travestis
et sevrés après la guerre

douce petite peine,

douce petite peine,
des milliers d'amoureux
aux douces petites peines,
et nous étions comme eux

douce petite peine,
des milliers d'amoureux
aux douces petites peines,
et nous étions heureux

nous étions amphi-bi

douce petite peine.

 

alice et martin

alice et martin, tout au calme s'endorment.
un mal pour un bien on verra demain.
alice et martin, le jeteur de sorts
lui n'y est pour rien, si j'ai peur j'ai tort.

alice et martin, les héros ne meurent jamais,
seuls se réveillent au matin, au milieu des morts.
alice et martin des années encore
où l'on ne fait rien, on attend l'aurore.

c'est pas du jeu, dis !
c'est la marelle des non-dits.
c'est pas du jeu alors
quand je tire t'es mort.

c'est pas du jeu, dis !
c'est des coups sans règles, va-y !
si tu tire, j'ai tort
et j'attends encore gelé.

gelé.

alice et martin, tout au calme s'endorment.
un mal pour un bien on verra demain.
alice et martin, le jeteur de sorts,
lui n'y est pour rien, si je pleure, j'ai tort.

 

ce qu'il

ce qu'il se passe de plus étrange,
quand le parterre n'est plus là,
quand il est entré dans sa loge,
et ne se regarde pas

pour voir la mine qu'il a.
pour voir la mine qu'il a.

ce qu'il se passe de plus étrange,
quand le parterre n'est plus là,
qu'il vomissait dedans sa chambre,
à peu près cet âge-là.

disant c'est mieux si je m'arrange
à faire de n'en être pas,
trouver la faille dans leur démence,
pour qu'ils ne se révoltent pas.

et voir la mine qu'elle a.
et voir la mine qu'elle a.
et voir la mine qu'elle a.
et voir la mine qu'elle a :

la vie de millionnaire,
aux mille reflets d'amour,
la ville aux cent frères,
et pas d'autres dessus.

la vie de millionnaire,
aux mille reflets d'amour,
la ville aux cent frères,
et pas d'autres dessus.

ce qu'il se passe de plus étrange,
quand le parterre n'est plus là,
qu'il vomissait dedans sa loge,
et ne se regardait pas

pour voir la mine qu'il a.
et voir la mine qu'elle a.
pour voir la mine qu'il a.
et voir la mine qu'elle a.

la vie de millionnaire,
aux mille reflets d'amour,
la ville aux cent frères,
et pas d'autres dessus.

la vie de millionnaire,
aux mille reflets d'amour,
la ville aux cent frères,
et pas d'autres dessus.